lundi 13 décembre 2010

Rendez-vous manqué entre l'Aigle et le Dragon

Lors de mon séjour romain du 5 décembre dernier, j'ai eu l'occasion de visiter "I due Imperi: l'Aquila e il Dragone" (Les deux Empires: l'Aigle et le Dragon). Établie dans le cadre de l'année de la culture chinoise en Italie, cette exposition présente sur le papier un programme des plus alléchant pour le passionné d'histoire romaine et curieux de la Chine que je suis. S'inscrivant dans la lignée des expositions et autres études comparatives très en vogues en ce début de XXIème siècle, "Les deux Empires" se propose de mettre côte à côte l'Empire romain et son contemporain qu'est l'empire chinois Qin/Han. 

Affiche de l'expo: soldat de terre cuite et l'empereur Auguste
L'introduction de cette exposition est sans faute. Une présentation rapide des deux entités est complétée par un éclairage de ce qui aurait pu être le fil rouge de cette comparaison: la route de la soie. Le visiteur y apprend que le commerce entre Rome et l'Orient représentait environ 100 millions de sesterces (soit environ 76 000 000 €) au premier siècle après JC*. Il découvre ensuite que la soie importée de Chine arrivait à Rome par de multiples intermédiaires et que par conséquent, les romains et les chinois n'ont jamais eu de contacts directs. 

On arrive ensuite dans une salle où les vitrines successives présentent un grand nombre d'aspects de la culture romaine. Tout y passe: politique, religion, agriculture, arts de la table, jeux du cirque, etc.  Au centre de cette même pièce, quelques statues viennent démontrer à quel point les romains étaient calés en art statuaire, ou plutôt en contrefaçons grecques (on parle toujours ici des romains...).

La pièce suivante est réservée à la Chine tout comme la troisième et dernière salle qui suit. Même topo: des statues, des sculptures, de la terre cuite, des armes, des bas-reliefs et autres habits de toutes sortes nous projettent l'image d'un empire Han balaise parmi les balaises. 
J'aurais pu vous en dire un peu plus sur ces nombreux témoins des temps passés, mais là n'est pas l'essentiel de mon billet. Au-delà de la succession d'éléments de prestige romains et chinois, la muséographie de cette expo ne propose à aucun moment au visiteur une véritable comparaison entre ces deux empires. J'ai été d'autant plus déçu en sortant du Palazzo Venezia que les occasions ne manquaient pourtant pas aux créateurs de cette initiative de mettre concrètement en perspective ces deux civilisations. 

* Témoignage de Pline l'ancien. Il naquit en 21 après JC et mourut en 79 près de Pompéi lors de la fameuse éruption du Vésuve dont il décrivit méticuleusement les premières heures. D'où l'appellation "éruption plinienne".

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